Beaucoup de conducteurs utilisent parfois le point mort, souvent par habitude, sans savoir que cela peut comporter des risques importants, notamment pour un freinage d’urgence, qui sera moins efficace que si une vitesse est enclenchée. Beaucoup d’automobilistes pensent également, à tort, que l’utilisation du point mort est une technique viable d’économie de carburant, car le moteur fonctionne au ralenti. Comme expliqué dans cet article, il s’agit d’une idée reçue, dangereuse qui plus est.
Qu’est-ce que le point mort ?
Le point mort désigne la position du boîtier de vitesses dans laquelle les roues tournent “dans le vide”, soit quand aucune des cinq (ou parfois six) vitesses n’est enclenchée. Les roues tournent alors avec l’unique inertie du véhicule, le conducteur maintenant la pédale de l’embrayage enfoncée.
Utiliser le point mort comporte toutefois des risques, car la tenue de route du véhicule s’en trouve amoindrie, le conducteur est donc plus sujet au phénomènes comme l’aquaplaning par exemple.
Quelle est l’utilité du point mort ?
Les idées reçues sur les avantages du point mort
Contrairement à l’opinion générale, utiliser le point mort durant la conduite ne permet pas de faire des économies de carburant. En effet, pour les véhicules dotés d’un moteur à injection, l’apport en carburant est constant, et ce même quand le moteur tourne au ralenti. L’utilisation du point mort ne permet donc pas d’effectuer des économies de carburant conséquentes.
Pour effectuer des économies de carburant, mieux vaut respecter les règles de base de la conduite écologique, à savoir :
- maintenir une vitesse constante (ne pas enchaîner brutalement les accélérations et les freinages)
- ne pas trop charger son véhicule, sauf si cela est nécessaire
- respecter le passage des vitesses (ne rouler ni en sous régime ni en sur régime)
- éteindre le moteur si le véhicule est à l’arrêt plus de 30 secondes (aux feux rouges par exemple)
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Les cas particuliers de l’utilisation du point mort
Sur certains modèles récents de véhicules hybrides ont une technologie spécifique liée au point mort, qui permet au moteur de récupérer de l’autonomie au niveau de la batterie, en n’utilisant que le moteur électrique. Cependant, cette technique, appelée Pulse and Glide, ne peut être utilisée en toute sécurité que pour une vitesse inférieure ou égale à 60 km/h.
Privilégier l’utilisation du frein moteur dans la plupart des cas
L’utilisation du point mort du véhicule ne permet pas de bénéficier des effets, souvent pratiques du frein moteur, qui doit pourtant être utilisé dans de nombreux cas. Par exemple, dans une descente, l’utilisation du frein moteur permet de solliciter les freins de façon réduite, en limitant l’usure. Il vaut donc mieux privilégier un usage constant du frein moteur plutôt que du point mort, l’un étant beaucoup plus utile que l’autre. La bonne utilisation du frein moteur peut également permettre au conducteur de gagner des points le jour de l’examen pratique du permis de conduire.
Quels sont les risques de l’utilisation du point mort ?
L’un des principaux risques de l’utilisation régulière du point mort réside dans le freinage d’urgence. En effet, un conducteur qui utilise le point mort aura beaucoup de mal (ou n’arrivera pas dans certains cas) à arrêter complètement son véhicule en présence d’un risque de collision imminent. Cela s’explique par l’étroite corrélation entre le bon fonctionnement du moteur et celui du système de freinage, lien encore resserré par les nombreuses technologies d’aide à la conduite (comme l’ABS ou encore l’aide au freinage d’urgence, appelé AFU). Dans ces cas particuliers, rouler au point mort est un comportement dangereux, que les conducteurs doivent à tout prix éviter.